Un document officiel cosigné par Guillaume PEPY (PDG SNCF) et Pierre MONGIN ( PDG RATP), entérinerait la création d'une structure unique sous la forme juridique d'un Groupement d'Intérêt Économique (GIE) pour gérer la ligne B du RER.
C'est dans une lettre de mission datée du 9 février 2012, cosignée par le président de la SNCF Guillaume PEPY et le président de la RATP Pierre MONGIN, que les deux entreprises ont posé la première pierre de la mise en place d'une structure unique, regroupant, à parts égales, les deux opérateurs pour la gestion et l'exploitation de la ligne B du RER.
Ce rapprochement entre les deux entités, prendrait alors la forme juridique d'un Groupement d'Intérêt Économique (GIE), soutenu par le président de la République Nicolas SARKOZY, qui a souhaité, lors de son discours du 5 décembre 2011 au CNIT (Centre des nouvelles industries et technologies), sa mise en place rapide.
C'est ainsi qu'il est spécifié, dans le document révélé par le site Youbuzz.fr, que tous les acteurs en charge de l'exploitation (conducteurs, encadrement opérationnel, régulateurs, agents commerciaux, etc.) seraient alors détachés ou mis à disposition, de façon temporaire, dans le respect des statuts existants des deux entreprises.
La création de ce GIE s'effectuera à «
marche forcée » en trois étapes, d'ici fin 2013 :
- Première étape d'ici six mois : Création du GIE commun RATP/SNCF chargé de la direction de la ligne B du RER, comprenant le pilotage de l'offre transport de la ligne et de la qualité de service (suivi indicateurs, REX), ainsi que les relations institutionnelles et l'organisation voyageurs. Liée contractuellement aux services de production concernés de la RATP et de la SNCF, cette structure commune devra également, et en priorité, préparer les deux étapes suivantes.
- Deuxième étape d'ici fin 2012 : Regroupement des acteurs opérationnels en charge de la régulation de la SNCF, de la RATP et de RFF, au sein d'un centre de commandement commun pour une meilleure réactivité en temps réel. Ce centre devra disposer des outils nécessaires pour maitriser efficacement la régulation de la ligne, tant au sud qu'au nord.
- Troisième étape d'ici fin 2013 : Regroupement de tous les acteurs (conducteurs, encadrement opérationnel, agents commerciaux, etc.) chargés de l'exploitation de la ligne B du RER dans la structure nouvellement créée.
Les syndicats (CGT, FO, UNSA, SUD RAIL, CFDT) des deux entreprises s'insurgent contre ce plan qui pourrait, selon eux, nuire à leur statut spécifique. D'ores et déjà, des permanences commencent à avoir lieu pour discuter des plans d'action à mettre en place pour «
stopper ce processus de destruction en revendiquant, dans l'unité la plus large, le retour au monopole public d'état, et l'arrêt de la privatisation du public ».
«
Il s'agit bel et bien d'une étape majeure dans la fin du statut des agents, notamment celui de ceux travaillant sur la ligne B du RER, et un pas déterminant dans le processus d'éclatement de la SNCF », explique un représentant syndical SUD RAIL de la SNCF, au site Youbuzz.fr.
«
Ce qui risque de se passer sur la ligne B du RER, sont les prémices du sort réservé à l'ensemble des cheminots s'il n'y a pas rapidement une riposte à la hauteur de l'attaque. Ne pas voir le lien entre le rapport GRIGNON, la convention collective des travailleurs du rail et les conclusions des assises ferroviaires, serait une volonté manifeste d'accompagner le saccage de notre statut », ajoute t-il.
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